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Suite aux événements dramatiques survenus le 6 janvier dernier au Capitole, le réseau social Twitter a décidé de suspendre définitivement le compte personnel de Donal Trump et ses 88 millions d’abonnés. En représailles, le président américain a laissé entendre qu’il lancerait sa propre plateforme sociale. Alors, vérité ou fake news ? Analyse.
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Cette tribune a été publiée initialement sur Le Cercle les Echos.
Qui aurait imaginé que Donald Trump débuterait l’année 2021 aphone, ayant perdu sa voix sur les réseaux sociaux ? Et pourtant, c’est bien le cas. En plus de Twitter, le président américain a également été bloqué par Facebook, Instagram, Snapchat, Whatsapp, Twitch et YouTube. Même Shopify a décidé de fermer ses deux boutiques en ligne, appuyé par Amazon qui gérait les serveurs sur lesquels étaient hébergées les données.
La réponse de Twitter est assez surprenante. Pour certains, elle apparait même tardive.
Donald Trump a été l’un des premiers politicien à adopter Twitter de façon aussi singulière. Après en avoir fait un outil de conquête du pouvoir, le 45ème président des Etats-Unis l’avait véritablement placé au coeur de sa communication durant son mandat.
Envie de régler des comptes avec la Chine ou la Corée du Nord ? Pas besoin de passer via les canaux officiels de la Diplomatie. Twitter était devenu le canal de communication officieux de l’ancien animateur de télé-réalité.
Sur ce réseau, le candidat avait pris l’habitude de communiquer ses décisions politiques et d’interpeller directement ses homologues étrangers, souvent de façon directe et sans filtre. Le New York Times a ainsi listé les 598 personnes, endroits ou évènements que le président US a insulté via cette plateforme durant son mandat.
Durant les 5 années de sa présidence, Twitter a pu profiter d’une exposition médiatique sans précédent de la part du locataire de la Maison Blanche. Une publicité incomparable alors que le réseau social a toujours peiné à conquérir un nouveau public.
Jusqu’alors, Donald Trump avait ainsi pu librement s’exprimer sur Twitter, au nom « de la liberté d’expression ». Certains de ses opposants reprochaient même au réseau social fondé par Jack Dorsey de lui offrir une telle tribune.
Mais les relations s’étaient tendus durant les derniers mois de sa présidence entre l’oiseau bleu et le candidat sortant. En conflit ouvert, Twitter avait déjà bloqué plusieurs messages durant sa campagne, allant même jusqu’à suspendre temporairement le compte de son équipe pendant quelques jours.
Twitter has suspended @TeamTrump for posting a video calling Joe Biden a liar who has been ripping off our country for years, as it relates to the @nypost article.
— Mike Hahn (@mikehahn_) October 15, 2020
19 days out from the election. pic.twitter.com/Z9FFzridyr
Vendredi 8 janvier 2021 a marqué un tournant. Twitter a été le premier réseau social a franchir le pas de fermer le compte au président en exercice, effaçant en une seconde l’intégralité de ses messages et sa base de 88 millions d’abonnés. Une décision suivie dans la foulée par Mark Zuckerberg (Facebook, Instagram), mais aussi Snapchat ou Twitch.
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Cet évènement restera un fait marquant dans l’histoire. Elle soulève la question des relations entre les réseaux sociaux et les démocraties.
Ces dernières années, Twitter et ses homologues (Facebook, Snapchat…) sont apparus comme des remparts pour la liberté d’expression, la démocratie et l’avancée des droits civiques. Le printemps arabe ou, plus proche de nous, le mouvement #BlackLivesMatter ont démontré la force de frappe des réseaux sociaux et leur pouvoir de déstabilisation face aux Etats.
Ce n’est pas un fait totalement nouveau. Autrefois, les médias comme la presse ou la télévision pouvaient exercer une pression sur un chef d’état et le censurer d’une certaine façon, en ne relayant pas ses prises de paroles et en lui interdisant l’accès à ses colonnes ou micros. Mais il existait toujours un autre média, proche du pouvoir, pour rééquilibrer les débats.
Aujourd’hui, pour la première fois dans l’histoire, les plus grands canaux de communication du monde ferment d’un commun accord leur tribunes à un chef d’Etat. Et pas n’importe lequel chef d’Etat, le président de la plus grande démocratie du monde.
L’argument de Twitter de supprimer son compte au nom du respect de la Démocratie peut s’entendre. Il soulève toutefois trois questions fondamentales :
Je laisse chacun juger selon ses convictions.
Lire aussi : Et si les réseaux sociaux et les influenceurs décidaient du prochain président américain?
Suite à l’annonce de la suspension de ses comptes sur les principaux réseaux sociaux, Donald Trump a souhaité se reporter sur des sites alternatifs comme Gab ou Parler. Effet immédiat : le réseau Gab a enregistré 12 millions de visites au cours des 12 heures suivantes et le réseau social « Parler » était l’application la plus téléchargée le samedi suivant aux Etats-Unis. Un succès éphémère, car Google et Apple ont immédiatement suspendu le téléchargement de ces deux applis dans leurs stores.
Quelle issue reste-t-il à un politicien aussi bavard que Donald Trump pour communiquer auprès de ses 70 millions d’électeurs ? Le président a annoncé qu’il voulait lancer sa propre plateforme. Mais le projet de lancer son propre réseau social est-il viable ?
Tout d’abord, lancer un réseau social a un coût. Mais le successeur de Barack Obama est milliardaire, et il peut facilement réunir un pool d’investisseurs si besoin. Il n’aura pas besoin d’investir fortement en publicité afin de promouvoir ce réseau. Grâce à sa notoriété, tous les médias relaieront sans doute massivement l’information auprès du grand public.
Ensuite, il lui faudra une base importante d’utilisateurs pour espérer exister. Et le locataire de la maison Blanche peut compter sur les 73,9 millions d’américains qui ont voté pour lui à la dernière présidentielle en 2020 (le candidat républicain avait d’ailleurs battu le record du nombre de suffrages précédemment détenu par Barack Obama avec 69,5 millions des suffrages en 2008).
Ce premier socle de près de 74 millions d’utilisateurs potentiels rend son projet viable. D’autant plus qu’il convient d’ajouter ses partisans dans le monde entier. Au minimum, l’ex animateur de télé-réalité peut compter sur une base de 100 millions d’utilisateurs potentiels
Donald Trump réunit donc les conditions nécessaires au lancement d’un nouveau média social alternatif :
Reste à savoir si les entreprises de la Tech américaine lui fourniront les architectures techniques dont il a besoin. Car il lui faudra compter sur des services de cloud comme Amazon pour héberger ses données, et sur des stores comme ceux d’Apple et Google pour rendre le service disponible au grand public. Sans ces partenaires, cela semble très difficile.
Mais le président américain nous a habitué à bien des surprises. Alors, dossier à suivre !
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