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Par Marie Lagadec, étudiante du MBA marketing digital et ...
Par Eric Gaubert, Directeur adjoint innovation et partenariat chez Reinsurance Group of America.
Propulsé par Mark Zuckerberg, le Metaverse affiche la promesse d’un gigantesque espace commercial pour les marques. Effet de mode ou effet d’aubaine ? L’analyse d’Eric Gaubert.
La magie des tendances nous invite à découvrir des mots derrière lesquels se cachent des univers bien concrets ou bien alors complétement virtuels.
Mis en lumière par Mark Zuckerberg le 28 octobre 2021 lors de son annonce de rebaptiser le nom de la maison Facebook en « Meta » diminutif de « Metaverse » (l’équivalent de « Métavers » en anglais), ce mot est devenu viral dans la plupart des médias à l’échelle planétaire.
Désormais, nous en découvrons les utilisations multiples dans l’immobilier, la mode et d’autres secteurs d’activités et surtout les futures déclinaisons qui sont à imaginer.
Désormais, la question que tout le monde peut se poser est la suivante :
Sommes-nous à l’aube de la nouvelle génération de l’Internet ou bien à la création d’un eldorado virtuel ?
Le metaverse est la contraction du mot grec « Meta » (qui signifie « après, au-delà ») et du mot « Univers ».
Ce terme est apparu en 1992 grâce au roman de science-fiction « Snow Crash » (Le Samouraï virtuel) dans lequel l’américain Neal Stephenson y décrit un monde futuriste et urbain.
Cet univers est organisé autour d’une seule rue longue de 65.536 km. L’écrivain est reconnu comme l’inventeur officiel du terme métavers.
Ensuite, Second Life (site toujours en activité) créé en 2003 par l’entreprise américaine Linden Lab, a connu en son temps un bel essor. De grandes entreprises (y compris des banques) y avaient implanté leurs agences ou boutiques.
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Plus proche de nous, en mars 2018, le film « Ready Player One » de Steven Spielberg met en scène Wade Watts qui évolue dans un monde numérique parallèle à travers son casque de réalité virtuelle.
Auparavant les films Matrix ou Existenz avaient déjà abordé le sujet de l’univers virtuel.
En 2021, la tendance s’est accélérée avec les annonces des mastodontes comme Facebook et Microsoft. On peut mesurer leur impact par le nombre de fois où le mot apparaît dans Google depuis octobre :
Au sortir du premier confinement, les jeux vidéo souvent décriés par leurs effets négatifs (isolement, addiction ou harcèlement) ont été largement plébiscités par les Français.
Selon l’étude annuelle « Les Français et le Jeu Vidéo » du SELL (Syndicat des Editeurs de Logiciels de Loisirs) publiée en novembre 2021 :
Pour les plus jeunes, ils sont plusieurs à jouer au jeu bien connu Fortnite (édité par Epic Games), dont le PDG, Tim Sweeney plaide pour un metaverse ouvert, donc non contrôlé par une seule entreprise.
En mai 2020, ce jeu vidéo comptait plus de 350 millions de comptes enregistrés dans le monde (soit l’équivalent de la population des Etats-Unis). L’engouement est bien planétaire.
Pour aller plus loin : Fortnite vs Apple, le pari risqué d’Epic Games
Pour créer un monde virtuel, il faut le dessiner et le concevoir.
CrypotVoxels, Decentraland, The Sandbox et Somnium Space, ces noms ne vous disent rien ?
Eh bien ce sont peut-être vos prochaines destinations de villégiatures virtuelles ou espaces de commerces !
Decentraland et Sandbox sont les plateformes mondiales les plus connues.
The Sandbox, basée à Hong Kong est née sur les bases d’un jeu mobile, conçu et lancé en 2011 par les Français Arthur Madrid et Sébastien Borget. Elle permet à ses membres d’évoluer dans un univers virtuel où ils peuvent faire des achats (en utilisant le cryptoactif local SAND), jouer, discuter et même assister à des concerts.
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Début décembre 2021, The Sandbox a changé d’échelle quand l’entreprise américaine basée à New York, Republic Realm a dépensé 4,3 millions de dollars pour acquérir un terrain dans l’univers The Sandbox.
Cette somme constitue un record à aujourd’hui. Mais devant la flambée des prix et l’engouement des particuliers et entreprises, il est fort probable qu’il soit vite dépassé tant ce secteur connaît une accélération ces dernières semaines.
En effet, sur le site du concurrent Decentraland (créé en 2015, accessible sur écran ou par un casque VR), la société canadienne, Tokens.com avait elle, acheté un bien immobilier pour 2,4 millions de dollars via la cryptomonnaie locale, MANA.
Le secteur immobilier réel a été dupliqué dans le monde virtuel où on définit des parcelles sur lesquelles on pourra construire des immeubles et des maisons. Ils pourront alors être achetés puis loués.
Chaque titre de propriété est acheté via des cryptomonnaies et ensuite officialisé via la délivrance de NFT (Non Fungible Token oujeton non fongible en français). Cet objet virtuel est garant de l’authenticité et de la traçabilité de la transaction enregistrée dans une blockchain.
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La liste des marques qui investissent dans le métavers et nouent des partenariats avec les acteurs en place, s’allonge tous les jours : Carrefour, Nike, Balenciaga, Gucci, H&M, etc. Ce n’est évidemment pas exhaustif.
Le monde de la mode voit son modèle décuplé avec la création de robes qui défient les lois de la gravité ou la création de sacs qui se vendent en virtuel plus chers que la version réelle.
En France, le groupe de grande distribution Carrefour a lui annoncé une collaboration avec Meta, la maison mère de Facebook. Carrefour y voit là une belle opportunité.
D’ici 5 ans, l’objectif du groupe vise les 10 milliards d’euros générés par an via le e-commerce. Autre objectif avoué : Carrefour veut cibler les jeunes générations et surtout développer un service global intégrant tous les services du groupe.
Le métaverse peut faciliter l’atteinte de ces objectifs.
A défaut de trouver toutes les réponses à cette question, il est difficile de se projeter sur le succès ou le flop du metaverse à l’échelle mondiale.
On peut penser que l’alignement de planètes pourra se réaliser plus facilement qu’à l’époque de Second Life. En effet, deux points importants ont atteint un niveau de maturité suffisant.
Le premier point est d’ordre technologique. Toutes les technologies utilisées dans le metaverse sont désormais bien éprouvées et surtout bien maîtrisées par des entreprises à la pointe.
L’immersion dans l’univers 3D sera facilitée par la démocratisation des casques de réalité virtuelle (Facebook est d’ailleurs propriétaire d’Oculus Rift). L’effet de levier pourra venir de la fiabilité et de la réalité des objets haptiques.
Le second point est d’ordre économique. Les entreprises vont vouloir surfer sur les tendances numériques pour développer leur modèle de vente dans le monde à la fois réel et virtuel.
Cet effet d’aubaine est une bonne opportunité à saisir pour les marques, d’autant que leurs clients sont désormais habitués à ce mode d’achat numérique.
Alors, prêt à investir vous aussi le Multiverse ?
Physicien de formation, Eric Gaubert est passionné par l’innovation tant sur le plan professionnel dans le secteur de l’assurance que sur le plan personnel dans tous les secteurs d’activité.
Passionné par les révolutions numériques successives et les nouvelles technologies, il publie quotidiennement sur les réseaux sociaux (Twitter et LinkedIn) depuis 2005 en relayant toutes les transformations technologiques observées à travers le monde.
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